Un jour tranquille au banc d’Arguin en plein été : quasi impossible aujourd’hui à retrouver. Pourquoi en est-on arrivé là ?
L’affaire de l’interdiction des huîtres met en lumière le problème plus vaste de la pollution du Bassin d’Arcachon (nous l’évoquions déjà ici il y a un an). En effet il semble bien que la fameuse dinophysis, microalgue naturelle toxique, ne soit pas responsable de la soit disant toxicité des huîtres. L’équilibre écologique du Bassin repose sur le système de « chasse d’eau » générée par les marées : aujourd’hui l’été en particulier il ne suffit plus ! Plusieurs causes de pollution sont mises en lumière :
– la population autour du Bassin a été multipliée par deux en moins de 10 ans (afflux de retraités, proximité de Bordeaux pour les communes du fonds du Bassin, augmentation du tourisme, urbanisation sauvage): même si les communes ont fait des efforts considérables d’assainissement (des eaux en particulier), il y a plus de monde sur les plages et donc à laisser leur trace dans l’eau (particules, huile solaire, papiers,…). Et je ne parle pas de la pollution de l’air (l’explosion du nombre de gros 4×4 cette année était spectaculaire) !
– l’augmentation considérable du nombre de bateaux sur le Bassin : plus de 25000 immatriculés dont 9000 peuvent naviguer par beau temps en même temps (source Sud-Ouest). Conséquences : l’eau se réchauffe plus vite, la concentration de bateaux au Banc d’Arguin (plus de 1000 bateaux par jour l’été) génère nécessairement de la pollution qui est amenée à l’intérieur du Bassin (hydrocarbures, antifouling, déchets humains, …), les marées ne suffisant plus (chaleur aidant) à nettoyer les eaux intérieures. Pendant ce temps là les huîtres elles filtrent tout !
– la course à la puissance moteur : 250 CV sur un grand Zodiac c’est classique, des bateaux à moteur de plus en plus grand (et pourtant on en mettait du monde dans une pinasse !), énormes bateaux de touristes que l’on débarque un peu partout, moins de voiliers,… on ne sait plus prendre son temps. Il faut aller au Banc d’Arguin ou à l’Ile aux Oiseaux en 15 mn. A la voile avec mon vieux 510 (qui n’a pas vu d’antifouling depuis 15 ans), c’est 1H30 en moyenne en partant avec la marée descendante. Apprécier et découvrir le Bassin, cela devrait se mériter ! Des questions sur la limitation de la puissance et de la taille des bateaux se posent.
– le manque de respect : méconnaissance des règles de priorité, non respect des règles de vitesse dans la zone des 300m, passage rapide au ras des parcs (spécialité des bateaux de touristes d’ailleurs !) quand c’est pas au milieu, déchets laissés n’importe où, à terre on prend la voiture pour faire 200m, on laisse le moteur tourner devant le boulanger ou la presse,…
Le Bassin d’Arcachon et l’ostréiculture sont en danger : si nous ne changeons pas de comportement à terre ou sur l’eau nous risquons de voir des mesures radicales tomber, du type interdiction d’aller au Banc d’Arguin l’été.
La pollution du Bassin d’Arcachon générée par l’excès de bateaux ?
Retrouvez cet article et ses commentaires sur AgoraVox
J’aimeJ’aime
La décharge d’Audenge : source de pollution importante pour le Bassin d’Arcachon, une erreur à ne pas refaire (http://vigidecharge.free.fr)
Vigidécharges Audenge-Marcheprime est une association de citoyens rassemblant des habitants d’Audenge et de Marcheprime, parmi eux deux scientifiques qui sont venus alimenter le débat avec des données nouvelles. Nous veillons à ce que l’option choisie par la communauté des communes (COBAN) pour remplacer l’actuel centre d’enfouissement technique d’Audenge, qui fermera fin 2007, n’ait pas d’impact sur les populations humaines et soit respectueuse de l’environnement.
Nous avons réalisé une étude cartographique rigoureuse montrant que : le travail dans le choix des terrains prospectés a été négligé des solutions alternatives sont possibles. Nous avons en effet mis en évidence l’existence de terrains isolés de plus de 4km des habitations où un centre de stockage de déchets aux conditions de réalisation strictes et aux zones d’apport limitées pourrait être respectueux des populations et de l’environnement fragile du Bassin d’Arcachon.
Informés de nos travaux et de nos propositions alternatives, la mairie d’Audenge et la société EDISIT ont toujours refusé la consultation citoyenne. En réponse à notre démarche ils ont alors cherché un deuxième puis un troisième terrain à prospecter toujours sur des sites inadaptés, très proches des habitations et jouxtant des cours d’eau, sans qu’il y ait pour l’instant une réelle intervention du président de la COBAN, réel responsable. C’est ainsi que le dossier officiel « les Cabanasses » a été remis aux conseillers municipaux et la modification du Plan Local d’Urbanisme a été votée le 14 septembre 2006. Ce site est localisé à 750m de la première habitation, à 1km du quartier d’Hougueyra et plaçant les premiers quartiers de Biganos sous les vents dominants de nord-ouest, il est situé sur les cours d’eau du Ponteil et d’Ayguemorte qui se jettent au niveau de Domaine de Certes et du port d’Audenge et où se trouvent entre autres, les derniers bassins d’élevage de sangsues médicinales, espèce hautement protégée compte tenu de leur interêt majeur en microchirurgie.
Outre le risque sur la santé humaine lié à la proximité des habitations, la très grande proximité de deux cours d’eau se jettant dans le Bassin d’Arcachon serait une grosse erreur qui a déjà été commise par le passé avec l’actuel CET d’Audenge. Nous avons réuni les résultats de dosages effectués par un laboratoire de l’Université de Bordeaux 1 sur des échantillons issus des différents cours d’eau qui se jettent dans le Bassin d’Arcachon et suivant deux marqueurs biologiques : les nitrates marqueurs de la pollution agricole et l’ammonium marqueur de la dégradation de la matière organique en condition anoxique. Ces données démontrent un épanchement de lixiviats (communément appelé jus de décharge) dans le Ponteil, cours d’eau qui jouxte le CET et se jette dans le Bassin d’Arcachon.
Ces données apportent un argument fort sur la nécessité de faire cesser l’activité de l’actuel CET d’Audenge d’une part, de le réhabiliter au plus vite d’autre part et surtout de ne pas reproduire la grave erreur d’implanter un centre de stockage de déchets à proximité d’un cours d’eau se jettant dans un système lagunaire aussi exceptionnel et fragile que le Bassin d’Arcachon.
L’association Vigidécharges Audenge Marcheprime organise une réunion publique le mercredi 25 octobre à 20h30 à la salle des fêtes de la Mairie d’Audenge, nous vous informerons davantage sur nos travaux, des experts seront là pour enrichir le débat. Nous comptons sur la mobilisation du plus grand nombre. La préservation du Bassin d’Arcachon nous tient tous à coeur, agissons !
J’aimeJ’aime
Je fais parti des habitants qui ont assistés ce soir 25 octobre à la réunion d’informations de l’association vigidécharges.Celle-ci a mis en évidence les risques pour la population d’Audenge et de ses alentours vis à vis du Projet d’implantation sur un des terrains à proximités d’habitations d’un Centre d’Enfouissement Technique sur une surface de 120 hectares au lieu dit « les cabanasses ».La proximités des cours d’eau et du bassin rejettent et rejetterons encore plus de jus de tous type dans le bassin qui ne sera alors plus lui aussi qu’une baignoire remplis de vase comme le sont déjà de nombreuses plages bretonnes.Est ce l’avenir que l’on veut réserver aux populations futures ; à nos enfants ; un bassin aux eaux vertes ; aux huitres impropres à la consommation ; aux touristes qui vont fuir notre région pour d’autres plus respectueuses de l’environnement.Ne doit on pas chercher collectivement des solutions respectueuses de l’environnement , des habitants et surtout ne pas se rejetter mutuellement nos « problèmes de déchets » chez le voisin . En quelques mots se comporter en être humains , adultes et responsables.
J’aimeJ’aime
Bravo pour ce message, j’y étais aussi et je suis entièrement d’accord, les solutions, cette association les proposent, sans réponse. On peut se demander jusqu’où la municipalité va ignorer l’opinion des audengeois réfractaires en grande majorité à une seconde décharge sur le territoire?
Cela révèle un certain mépris de la population!
Ce n’est pas parce qu’on détient le pouvoir qu’il est permis de passer outre la volonté du peuple!
C’est quasi de la dictature! Du moins ça s’y apparente!
Bref, il est avant tout urgent de couper cette vanne d’arrivée de pollution qu’a dénoncé l’association vigidécharge, si on veut éviter de futurs problèmes au Bassin, c’est la première chose à faire, ensuite réparer au mieux les dégats et surtout, NE PAS REFAIRE LA MEME ERREUR! Cas suffit, tout le monde dit qu’il faut protéger le Bassin, et finalement tout le monde laisse faire. Il est temps de réagir !
J’aimeJ’aime
J’ai rendu publiques les données que j’ai acquises sur la composition chimique des rivières qu arrivent au bassin d’Arcachon en transmettant un rapport aux présidents de la COBAS, COBAN, SIBA. Ce rapport est parvenu aussi entre les mains des membres de l’association vigi-décharge qui les a exploitées de manière un peu trop partisane à mon avis. Le Ponteil est enrichi en ammonium par rapport aux autres rivières, et c’est sans doute dû à la décharge d’Audenge. Mais en terme de flux d’azote arrivant au bassin, ce n’est rien par rapport aux flux de nitrates issues de la maïssiculture. Flux de nitrate élevés que l’on retrouve dans l’Eyre, bien sûr, mais aussi dans le Milieu, Passaduy, Lanton et le Cirès.
Des analyses récentes en métaux traces montrent que le ponteil n’est pas contaminé.
La surveillance de la qualité de ces eaux se poursuit à l’Université Bordeaux 1 (indépendmment d’autres organismes de surveillance), non pas dans le but d’engendrer des réactions passionnelles, mais pour faire un bilan des apports en sels nutritifs dans le bassin d’Arcachon, de définir les sources et si possible d’identifier les sources de dysfonctionement et/ou de pollution.
J’aimeJ’aime
Jacques,
Merci pour cette note pleine de bon sens et qui, pour une fois… ne charge pas les JetSkis !
Il y a une vraie campagne, depuis quelques mois, contre ces « bateaux », alors que ce sont de loin, les moins polluants (et, pour les récents, y compris sur le plan sonore).
Le mien tourne avec une huile qui fume bleue et sent la sardine grillée… parce que totalement biodégradable (donc, au passage, vraiment trop chère et peu accessible à tous les portefeuilles).
J’ai lu tellement de notes qui faisaient cet amalgame, que je n’ai pas pu m’empêcher de souligner son absence dans ta note.
J’espère simplement qu’il ne s’agissait pas d’un oubli ?!?
A bientôt, d’un coté ou de l’autre du Bassin… 🙂
J’aimeJ’aime
La pollution sur le bassin ….pff ouvrez vos oreilles.. avez vous vu l’état de la plage océane au Cap ferret , c’est une honte….ce ne sont pas les bateux….très rares encore cet hiver…
J’aimeJ’aime
Attention : la pollution du Bassin n’est pas la même que celle de l’océan.
Coté Océan il y a un phénomène bien connu depuis toujours : le courant du Golfe de Gascogne qui ramasse tout ce qu’il peut dans le Golfe et sur les cotes espagnoles et nous dépose gentiment tout cela sur la plage tous les hivers. A l’époque où les poubelles de San Sebastian étaient directement déversées dans la mer (il fallait le voir pour le croire !), nous trouvions toutes sortes de bidons en plastique avec des modes d’emploi en espagnol.
J’aimeJ’aime
Tout sur la pollution de la biosphère :
http://pollutionbiosphere.free.fr
J’aimeJ’aime
je luis cet article et je remarque que l’on parle encore une fois des 4X4. Pourtant, ca ne navigue pas un 4×4!!! Les problèmes de pollution du bassin n’ont rien a voir avec les tout terrains. Commençons par réapprendre à ne pas jeter n’importe quoi dans l’eau. Et les parkeurs? Avec leurs plates et leurs gros moteurs??? Et les fourgons qui polluent plus que les 4×4? Les 4×4 ont la plupart du temps des moteurs dérivés de berlines. Moi, j’équipe une grande majorité de ces véhicules au GPL. Pourquoi ne pas se mobiliser pour faire installer une pompe au GPL sur le bassin pour faire naviguer les bateaux avec ce carburant propre??? Je suis possesseur d’un arcoi 570 qui navigue au GPL depuis plusieurs années. Mais je jongle avec des bouteilles. Faison installer une pompe de gpl ou de bio-ethanol et on reglera partiellement le problème. Pour revenir aux 4×4, j’en possède un et je me vois mal changer pour une clio pour tirer mon bateau. Restons logique. La plupart des gens qui se plaignent de ces véhicules passent leur temps à jeter leurs mégots et autres cochonneries par la fenetre.
Le respect de la nature, ce n’est pas une vitrine pour paraible bien, mais une obligation de tous…
J’aimeJ’aime
@muller :
Des parqueurs ? il en reste moins de 300 pour combien de milliers de bateaux à moteur ?
Idem pour les 4×4 : je parle de ceux qui viennent tout droit des grandes villes, de ceux que l’on voit en double file devant chez Frédélian, fenêtres fermées, clim à fond en attendant que Madame soit revenue avec ses cannelés ou son gâteau. Ceux là polluent non seulement l’air mais aussi par le bruit !
GPL, bio-étahnol, ou mieux moteur électrique (la technologie commence à se vendre en série sur certains gros bateaux à voile) : l’avenir est là. Manque le coup de pouce d’une volonté politique ? Un bon sujet pour les prochaines élections !
J’aimeJ’aime
Nous sommes le 27 février 2008.
On commence à nous annoncer que le Banc d’Arguin et l’Ile aux Oiseaux seront interdits aux bateaux de mai à septembre dès cet été…
Nous y voilà donc. A force de ne rien faire nos élus ne pourront pas empêcher l’UE d’appliquer Natura 2000. Vivre sur le Bassin, se balader en bateau, passer la journée au Banc d’Arguin ou se promener au pied des cabanes de l’Ile ne sera possible désormais qu’en hiver ! Absurde ! il aurait suffit effectivement de limiter de façon naturelle la profusion de gros bateaux à moteur sur le Bassin.
Comment ?
Je propose une idée :
Plutôt que d’interdire (nous ne sommes pas un pays totalitaire et chacun doit garder sa liberté d’acheter un gros bateau ou un gros 4×4), faisons plutôt le choix de favoriser les bateaux les moins polluants et d’inverser ainsi la tendance. Plusieurs mesures pour cela :
1. Un grand audit des ports. Celui qui possède une place mais n’a pas de bateau à lui (c’est à dire qu’il la sous loue à un autre) : il perd sa place.
2. Attribution des places selon l’ordre suivant : 1) les bateaux à voile 2) les loueurs et professionnels 3) les bateaux traditionnels, pinasses, plates rénovées et constructions locales 3) les bateaux à moteur en plastique par ordre croissant de puissance moteur (exemple :un zodiac de 50cv prioritaire sur une vedette de 200 cv)
3. Interdiction de l’usage des antifouling sauf pour les voiliers et bateaux en bois.
4. Acces interdit du Banc d’Arguin et de l’Ile aux Oiseaux uniquement les week ends de juillet et août pour tous les bateaux de plus de 150 cv.
D’autre part, je rejoins l’avis de Rémy concernant le GPL. Qu’attendons nous bon sang !
Le Bassin est en train de se transformer à grande vitesse. C’est encore plus visible sur le Bassin Sud.
Urbanisation, extension de zones industrielles, communication excessive au niveau tourisme, ambition politique de nos élus actuels… on dirait que personne ne voit rien.
C’est déjà trop tard.
Stéphane Scotto, photographe sur le Bassin.
J’aimeJ’aime
Voilà qui est très bien vu ! pour un photographe , c’est peut être normal 😉 en tout cas , j’adhère complètement !
Les rejets d’hydrocarbures par émultion des gaz d’échappement dans l’eau ne sont pas négligeables , vu le nombre de bateaux à moteur(s?) sur l’eau pendant cette période !
Je ne parle pas de l’état du plan d’eau ,fort clapot artificiel désordonné pendant le passage de la très bruyante et invincible armada , ça c’est pour le confort …
Par contre , j’espère encore qu’il n’est pas trop tard …
Philippe CALLAUD .
J’aimeJ’aime
Que devient notre liberté de vivre normalement dans notre pays, a qui profite toutes ces interdictions ? Je ne sais pas mais à force d’ignorer les plaisirs des gens simples de notre région, préparons nous à subir la colère des décus de cette prise de décision.
J’aimeJ’aime
j’adore votre blog…!!!
J’habite en Auvergne (une belle région aussi)mais depuis que je suis née (mes parents étant bordelais)je viens au cap ferret chaque vacances +/- we. Le bassin est inscris dans mes tripes…
Votre blog retranscrit tout a fait ce que je ressent au sujet du cap ferret : ce melange de grand bonheur retrouvé quand j’y retourne mélé d’inquiétude au sujet de sa mutation (polution, grosses cylindrée sur terre ou sur l’eau, people et tap à l’oeil…)
L’hivers, je retrouve ce que j’aime vraiment..
certaines choses restent néanmoins intactes
a chacun de le préserver..
J’aimeJ’aime
un plan d’eau qui autorise la navigation a moteur de loisirs ça ne m’intéresse d’y aller pas les Elus en France n’ont jamais le courage de prendre des mesures et de les faire respecter de peur de perdre quelques voix.Nous somme bel et bien un pays de ploucs.
J’aimeJ’aime
Et les ostréiculteurs qui naviguent à fond tout près de la plage, comme celle du Four par exemple ???
J’aimeJ’aime